Billet pour briller.

Et si je vous racontais mes dernières lectures, mes dernières écoutes, mes dernières toiles ?
Mais attention, je piocherai dans mon actualité, ce ne sera pas très up to date pour briller dans les dîners. Ni même à la cantine. Mais si vous êtes curieux, peut-être ça allumera l'étincelle ... dans votre prunelle ... et vous brillerez de mille feux, à l'intérieur.


Commençons par les films.




"Quand je serai petit", film de et avec Jean-Paul Rouve, sorti en juin 2012.
C'est le genre de film que je pourrais voir et revoir sans fin. Un film si empli de poésie, à en déborder. L'adagio d'Albinoni, les grandes plages du nord, une chanson d'Emilie Simon, des acteurs attachants, mention spéciale pour Benoît Poelvoorde et l'histoire, bien sûr, l'histoire ... Un homme à l'approche de la quarantaine, Mathias, aperçoit par hasard lors d'une croisière avec sa femme un petit garçon de 10 ans qui lui ressemble étrangement. Happé par cette vision, une fois retourné chez lui, Mathias part à la recherche de cet enfant qui lui fait tant penser à lui-même au même âge ...
Je n'en dirai pas davantage sur l'intrigue, car l'histoire mérite d'être découverte au fil des images, de la musique, et des silences aussi. Ces silences où l'émotion se faufile, pour qui sait ouvrir son âme.
Simplement, ce film m'a fait penser à une nouvelle ancienne de Georges-Olivier Châteaureynaud, "Le gouffre des années", un texte que j'aime si fort, un renversement du temps, fantastique et possible à la fois. Pour ceux   qui ne craignent pas le doute, et acceptent de déraisonner, pour mieux rêver.


Les livres ensuite.

J'ai déjà dit que je ne parlerai pas des livres qui me tombent des mains. Alors je ne parlerai pas de celui carrément parti aux recyclables la semaine dernière. Fait rarissime. Notable. Comme quoi je devais être sacrément en colère. Déçue en vérité. La 4ème de couverture m'avait laissée imaginer que c'était le genre d'histoire que j'aurais pu moi-même écrire, je me disais, mince, j'aurais pu avoir cette idée plus tôt !
Mais dès la deuxième page j'ai compris. Problème de style avant tout. Impossible à lire.

Ensuite j'ai lu un autre livre, d'une traite cette fois. Hier soir. Oui mais voilà, aujourd'hui le grand vide. Un vrai page turner. Qu'en restera-t-il dans 3 jours ? Lorsque j'aurai lu un Hubert Haddad, un Virginia Woolf de plus ? Je le sais. Une ligne dans ma liste Excel des livres lus ... Déjà la trace légère s'estompe ...
Pourtant, quelques très belles phrases laissent présager pour cet auteur des livres meilleurs. Peut-être moins vendeurs ...

Le problème, c'est que ces 2 bouquins sont tombés à plat après un vrai bon livre, "Un instant de bonheur", recueil de nouvelles d'Yves Simon. Et oui, le chanteur est aussi écrivain (et auteur compositeur interprète). On connaît tous la petite chanson entêtante du film "Diabolo menthe", ce film qui nous donne forcément le blues, rien que d'y penser.



"Un instant de bonheur" rassemble des histoires où le bonheur s'échappe sans cesse, des histoires oscillant entre amour et désamour, entre dérisoire et dérision. Qu'en dire d'autre ? Si ce n'est qu'il s'agit d'un livre un vrai, un de ceux qui ont de la chair, du style, dont les nouvelles longtemps vous entêtent, comme des parfums trop capiteux.

"Vous avez raison lui dis-je, l'amour, ce n'est pas la quiétude : c'est vivre avec une douleur, et y trouver de la sérénité." 

"Tout passe et dépose les cendres de son instant, recouvertes par celles d'un autre instant, pour s'éparpiller dans l'azur sans perforer nos mémoires tant nos vies sont poussées à l'extrême.


La musique enfin.




Le Trio Casadessus Enhco, Caroline Casadessus, soprano, et ses deux fils David et Thomas Enhco, le premier à la trompette, le second au piano, tous trois venus le temps d'une représentation à Bures-sur-Yvette. Et ma ville prend samedi soir dernier un petit air de Province, nous sommes si loin de Paris centre, du périphérique, et même de l'A86. On arrive ici par une route à travers bois. C'est dire ... :-)

Composition éclectique où je me surprends à apprécier des impro' jazz, où le temps me paraît suspendu aux émotions, Purcell, Puccini. La voix qui vibre jusque dans votre poitrine. Et je pense à la petite phrase de Pascal Quignard dans 'Tous les matins du monde" :
"La musique est simplement là pour parler de ce dont la parole ne peut pas parler.
En ce sens elle n'est pas tout à fait humaine."

De nombreux liens sur la toile, par exemple celui-ci : http://carolinecasadesus.com/fr/



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