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Affichage des articles du 2020

Adolescentes, le docu

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  Entre deux confinements, je n'ai vu qu'un film au cinéma "Adolescentes". Il n'était pas envisageable que je manque le documentaire de Sébastien Lifshitz. Je l'avais entendu sur France Culture parler de la gestation du projet, du choix d'une adolescente qui était finalement devenu le choix de deux adolescentes, il ne pouvait pas les départager. Le résultat - 2 heures de film pour 500 heures de tournage - est époustouflant. C'est un documentaire sans interview, cinématographique, la vie de tous les jours filmée, puis coupée, montée. Cinq années. Une tranche de vie. Pas la moindre. Moi perso, j'y reviens tout le temps, à l'adolescence. Cette période où l'on est à fleur de peau, cet âge d'or de tous les possibles, même si le film le montre très bien, on n'a pas tous les mêmes possibles.  L'interview qui m'a donné envie d'aller voir le film : https://www.youtube.com/watch?v=qp5pJKHdUzA Comme les salles obscures me manquent

Découverte sympa du Lianhuanhua "Encre de Chine"

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Séance de dédicace sympathique mettant un zeste d'Asie, de Chine plus précisément, dans le quotidien. Jeune artiste chinoise étudiant en France, Sun WEIJUN, a publié son premier livre, un lianhuanhua, portant le joli titre "Encre de Chine" aux éditions du Petit Patayo : un dessin et un texte par page dans la plus pure tradition de ces petits livres que l'on peut emporter partout avec soi.  Un récit bilingue, français chinois, sans oublier cette langue universelle qu'est le dessin. Une histoire d'aujourd'hui dans le Pékin historique, mêlant réalisme et onirisme. Mais aussi un coup de crayon très affirmé, traçant aussi bien la rigueur géométrique architecturale, que les corps et les visages, mais aussi le mouvement. Sei Weijun, dédicace à la Librairie Phénix, Paris Le livre est présenté ici, sur le site de l'éditeur :  https://www.patayo.fr/nos-livres/petit-patayo/encre-de-chine-%e7%83%a9%e7%94%bb/

Nature

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  La fin de l'été approche, saison des dahlias, retour en enfance. Retour dans les étés de mon enfance. En Touraine, dans cette maison où habite mon grand-père, cette grande maison où habitent plusieurs familles. Son appartement à lui est de bric est de broc, avec différentes pièces non raccordées entre elles, et puis pas d'eau chaude, pas de chauffage central, pas de salle de bains, et même des toilettes à l'extérieur de la maison. Mais le jardin est merveilleux. Des fruits et des fleurs. A fil des saisons, des buissons de lavande, des fraises, des dahlias rouges et blancs, des lilas, des tulipes, des groseilles, des framboises. Et des animaux. Chats, chiens, oiseaux, tortues, lapins, poules et coq, moutons. Un cousin envisagera même un poney, cela restera un projet. Enfance, dans le béton près de Paris, mais dès que je quitte la ville pour la Touraine, pour les vacances, petites ou grandes, je deviens une sauvageonne, je passe mes journées d'enfant seule à m'inven

Mer ou Océan ?

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Lorsque chaque été je prends la route pour le sud, soit vers la mer, soit vers l'océan, et les années fastes, je commence par l'océan avant de rejoindre la mer méditerranée, je me sens d'une humeur joyeuse. Terminée la fatigue du bureau ou du nouvel home office, tout s'envole en quelques secondes. Souvent une pause dans le Limousin, berceau familial, une échappée au lac Saint-Pardoux. Puis je reprends la route. Lorsque la chaleur, à chaque instant, s'insinue davantage, lorsque les cigales commencent leur murmure, je ressens une joie qui me vient du ventre, remonte au cœur, avant de s'éclater en bulles de joie dans mon cerveau. Et je crie "On arrive dans le sud !" Ce goût pour la mer et le sud me viennent de l'enfance, la descente en 4L depuis Paris avec ce fameux arrêt dans le Nord de Limoges. Les maux de cœur avec cette odeur de  tabac froid qui s'insinue dans l'habitacle dont on ne peut ouvrir les fenêtres à l'arrière et qu'à moit

Colère

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Il y a des jours où je suis en colère. Quand j'étais enfant, l'on m'a fait comprendre que ce n'était pas bien d'être en colère. Surtout quand on est une fille, c'était beaucoup mieux d'être gentille. J'ai fini par intégrer cette demande, ne pas me mettre en colère. Je ne me mettais pas en colère, jamais, ce n'était pas bien. J'acceptais la vie, les gens, la tournure des événements. Or la colère, est un sentiment sain et je l'ai redécouvert. Il y a quelques années j'ai donné un gros coup de volant, quitté l'autoroute pour une piste incertaine. D'un coup un seul j'ai ouvert les yeux. Sur ma vie, sur ce que j'avais de plus proche ou que je croyais être le plus proche de moi. J'ai décidé d'agir. J'ai vite découvert combien la route allait être longue. J'ai beaucoup expliqué et puis parfois non, cela n'en valait pas la peine. Je n'ai pas baissé les bras, j'ai cheminé, je me suis battue,

Nouvelles dans les cartons #2 "Libraire"

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Le confinement est terminé, restera-t-il du temps pour lire, être curieux, découvrir ? "Libraire", une nouvelle "feel good", lue au Salon Nouvelles en Musique par mon amie Nathalie C. Bonne lecture ! LIBRAIRE Cela fait tout juste un an que je suis libraire. Librai-reu. Ça y est, je devine l’étincelle envieuse dans votre prunelle. Vous me voyez blonde, filiforme, diaphane, évanescente, précieuse. Vous m’imaginez à la pointe de l’actualité littéraire, vous m’entendez prononcer des conseils érudits à des clients passionnés. Pour vous pas de doute, je travaille dans une librairie du cinquième arrondissement, parisien cela s’entend. Désolée de vous décevoir, vous n’y êtes pas du tout. Pour commencer, ma chevelure est une crinière rouge, du genre de celles qui vous agacent quand vous êtes derrière au cinéma. Surtout si le film passe en V.O. Ensuite je suis sans doute de la même taille que votre nièce, oui celle de neuf ans. Et je ne vous parle pas de mes

Nouvelles dans les cartons #1 "Un passe-temps"

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Mars 2006, première publication en revue. La nouvelle s'appelle "Un passe-temps".  Une première fois, ça ne s'oublie pas.  Des gens que je ne connais pas vont lire les mots que j'ai écrits. Cela m'enthousiasme et m'angoisse d'un seul et même mouvement. Ecrire, c'est intime. Publier, c'est se soumettre au regard des autres, à leur jugement. Pour rester sereine, depuis longtemps j'ai fait mienne cette locution proverbiale :                 "La critique est aisée et l'art est difficile." Un passe temps Paris Vème, le 10 juin 2001 Mon cher Jacques, Ce matin, en triant ma messagerie, je me suis aperçu que je n’avais pas encore répondu à ton courriel du mois de mars. Comme le temps passe vite ! Tu me posais des tas de questions.  La famille se porte bien. Les enfants sont en pleine forme, Jocelyne déborde d’entrain, quant à moi je m’efforce de rester calme et serein comme à l’accoutumée. La sortie du derni

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part

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Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part est tiré du livre éponyme d'Anna Gavalda. Un recueil de nouvelles qui fit en son temps un tabac et connaître sa maison d'édition, Le dilettante. Quand j'ai appris l'existence de ce film, j'ai tout de suite voulu le voir. Le recueil m'avait beaucoup frappée par son efficacité voilée sous une simplicité d'écriture apparente. J'aime d'ailleurs beaucoup cette phrase d'Anna Gavalda dans une inteview de l'époque "Je me donne beaucoup de mal pour écrire facile". Le film "Je voudrais ..." mêle, à la manière de "Short Cuts" d'Altman, les différentes nouvelles afin d'en faire une seule trame. Si l'affiche est joyeuse, le film est plutôt mélancolique. Et c'est, me semble-t-il un parti pris du cinéaste, ou bien son humeur du moment, ou encore sa perception du livre original. Le recueil est pour moi plus lumineux, oscillant sans cesse entre