Sophie Stern

 Je suis en colère.  Le cri - Edvard Munch Je suis en colère parce qu'une femme a été assassinée par son ex-conjoint ce vendredi et qu'elle avait 44 ans. Je suis en colère parce qu'elle avait deux enfants, aujourd'hui orphelins de leur maman. (J'ose espérer que personne ne jugera nécessaire de maintenir le lien entre les orphelins et le meurtrier de leur maman.) Je suis en colère car la victime n'était pas au courant que son son ex était sorti de prison 3 semaines avant la date prévue. Elle devait se sentir un peu plus légère pour quelques jours encore, pas constamment sur le qui-vive, elle devait mieux dormir la nuit, évitant de penser à comment se passeraient les choses trois semaines plus tard, quand il sortirait. Et elle a lâchement été assassinée. Aurait-elle pu actionner le téléphone "Grave danger" si elle avait eu le téléphone sur elle, si elle avait été avertie que son ex était sortie de prison ? Pas certain. Le téléphone "Grave danger&quo

Femmes tortues, hommes crocodiles Dix nouvelles avec deux thématiques qui se croisent,  le monde de l'entreprise et les relations hommes-femmes.  Une palette d'histoires, de tonalités, de personnages, de sentiments. La théorie des gaz parfaits Il faudra attendre la fin de la nouvelle pour pour savoir ce que recouvre cette théorie. Jean-Pascal, ancien directeur chez Amalfita nous raconte l'histoire de son ami Pedro, ce camarade croisé au lycée, et que tout semblait éloigner de lui. Tous deux se retrouvent lors d'une soirée d'anciens, Pedro veut entrer chez Amalfita . Il n'est pas du sérail, son parcours est atypique, cependant Jean-Pascal décide de l'aider. Faire entrer Pedro chez Amalfita  sera sa première bonne action dans ce job où on les compte sur les doigts d'une seule main. Le comité stratégique Nathalie est une cadre dynamique trentenaire en pleine ascension professionnelle. En couple avec un homme qui lui ressemble, ils jonglent tous deux avec le

  Avant l'été j'ai vu deux films merveilleux :  "Nomadland" et "Petite maman" .  Deux univers. Deux histoires en apparence éloignées où cependant le thème de la perte, et celui de la beauté de la nature sont présents. Deux films portés par deux réalisatrices. Nomadland, de Chloé Zao . Une femme, Fern, veuve, jeune sexagénaire, américaine, dont on ferme la cité ouvrière dans laquelle elle a toujours travaillé et vécu avec son mari puis sans lui, prend la route à bord d'un van sommairement aménagé. Elle se dit " houseless " mais non " homeless ". Sur la route, elle rencontre d'autres nomades, femmes et hommes, traverse les grands espaces, participe à d'immenses bivouacs en plein désert, se déplace en fonction des saisons et prend des petits boulots alimentaires. La liberté, quoi qu'il advienne. Un film qui pousse à réfléchir sur notre vie, nos espoirs, notre connexion à la nature. Et qui montre aussi la précarité de person

Les temps modernes, de et avec Charlie Chaplin Notre ministre déléguée chargée de l'industrie a eu la mauvaise idée de lancer à un événement le 7 octobre, une floppée de phrases très malheureuses qui n'ont pas échappé à grand monde. Et sans doute parce qu'elle est une femme, on a insisté encore davantage sur ses propos qui ont fait ressortir une vision idéalisée du travail en usine, le genre de vision que l'on peut avoir en regardant en regardant des chiffres, des courbes, en suivant des cours magistraux, une conférence, ou bien en visitant une usine par une après-midi ensoleillée. "J'aime l'industrie parce que c'est l'un des rares endroits du XXIe siècle où l'on trouve encore de la magie, a-t-elle déclaré. La magie de l'atelier où l'on ne distingue pas le cadre de l'ouvrier, ne distingue pas l'apprenti de celui qui a trente ans d'expérience, où l'on ne distingue pas celui qui est né en France il y a quarante ans et celui

  Je l'ai dit, écrit, répété : j'aime la mer. Celle du Nord, du Sud, de l'Ouest, du Sud-Ouest. Oui mais voilà, je n'habite pas au bord de la mer, pas encore ;) Alors, dès que les vacances se profilent, je file à l'ouest, au nord, au sud, et je prends ma dose, comme d'autres prennent d'autres doses, je prends ma dose d'embruns, de sel, de ressac, de glisse, de voile qui faseye, de vagues qui perturbent l'équilibre, sur la planche de wakeboard, sur le flotteur du windsurf. Vous préférez la randonnée en montagne, ah vraiment ? A présent revenue en vallée de Chevreuse, alors que le temps d'automne froid et humide s'installe chaque jour un peu plus, c'est bien le moment de partager quelques images de jours très bleus. Côté d'Opale Camargue Corsica Petit coin de paradis, ... ;) Moi je vous le dis, ne vivre en bord de mer que par intermittence, cela n'a pas pas vraiment de sens ...

10 ans après, publier de nouveau son premier livre, cela a un goût particulier. Comme reprendre une ancienne histoire. En terrain connu, pourtant le temps a passé ...  Il y a 10 ans, je me souviens, j'avais trouvé cela angoissant, de publier, j'avais appréhendé la perception des autres. Le monde de l'entreprise, les relations hommes-femmes, vraiment je m'interrogeais, qu'est-ce que ça allait évoquer, bousculer ? Bien sûr je simplifiais, je résumais en quelques mots, deux thématiques entrelacées, dix histoires telles dix tranches de vie, chacune avec sa saveur, son amertume. Le fil rouge, cela semblait indispensable, en France, pour publier un recueil de nouvelles. Des histoires disparates, non ce n'était pas le style français. Les histoires m'étaient venues, les unes après les autres, en désordre. L'ordre des nouvelles dans un recueil, tout un poème, le saviez-vous ? J'aimerais bien être comme Georges-Olivier Châteaureynaud qui les écrit directement

  10 ans après sa première publication aux Editions D'un Noir Si Bleu, j'ai choisi de donner une seconde vie à mon premier livre publié "Femmes tortues, hommes crocodiles", via une nouvelle publication solo. "Femmes tortues, hommes crocodiles", un recueil de dix nouvelles où deux fils conducteurs se croisent et s'entrecroisent, le monde du travail, les relations hommes-femmes.  Un livre écrit comme une urgence, en quelques mois. Ultra-sensible, absorbant comme une éponge les émotions d'autrui, je me suis mise à écrire ces histoires pour décharger mon trop plein, l'écriture a toujours été mon mode premier d'expression.  Aucune histoire n'est vraie, mais chacune est inspirée de faits parfois minuscule observés, entendus, rapportés, et qui parfois me sont arrivés. Pour cette nouvelles édition, j'ai placé une genèse en fin du recueil afin d'en dire un peu plus sur chaque texte. J'ai écrit "Femmes tortues, hommes crocodiles&qu

L'affaire Julie va être portée par ses avocates devant la Cour Européenne.  Une cagnotte a été lancée pour aider Julie et sa maman à récolter les fonds nécessaires estimés à 40 000 euros. Tout mettre en oeuvre pour obtenir Justice coûte très cher.  Plus d'informations, ainsi que la possibilité d'aider Julie, via le lien ci-dessous : https://gofund.me/d2206dbb

  Beloved,  Tony Morrisson Depuis longtemps je voulais lire Tony Morrisson. Je connaissais son nom, je savais qu'elle avait reçu le Prix Nobel de Littérature, je l'avais entendue à la radio, dans l'émission "A voix nue" sur France Culture, elle m'avait impressionnée. Il suffisait d'entrer dans une librairie, d'acheter un livre. Mais ça ne s'est pas passé comme ça.  J'étais au bord de la mer,  je revenais tôt le matin d'une séance de ce sport que j'aime tellement pratiquer l'été, le wakeboard, je marchais assez vite, une petite bibliothèque de livres à partager a retenu mon attention, c'était "Beloved". Beloved, un livre sur l'esclavage des Noirs aux Etats-Unis. En fait non, un livre sur ce qui se passe après. Il y a eu la fuite dans un Etat libre, le maître qui veut reprendre les esclaves échappés, il y a la mère prête à tout sacrifier pour que ses enfants ne connaissent jamais la condition d'esclave adulte. De